• Réalisation : Terence Young
• Scénario : Laird Koenig, novélisation par William Terry (Éditions Gallimard - collection "Série Noire" n° 1579 - Traduction M. Berg)
• Société de production : Les Films Corona (Paris). Oceania Films (Rome), Producciones Balcázar S.A. (Barcelone)
• Production : Ted Richmond, Robert Dorfmann (associé)
• Distribution : Les films CORONA
• Musique : Maurice Jarre
• Photographie : Henri Alekan
• Directeur de production : Serge Lebeau et Julio Vallejo
• Tournage : 4 mars 1971 - 3 mai 1971
• Format : Couleurs - 1.85:1 - Mono - 35 mm
• Langue : Anglais, Japonais
• Genre : Action, Western

• Charles Bronson (VF : Edmond Bernard) : Link Stuart
• Ursula Andress (VF : Perrette Pradier) : Cristina
• Toshirô Mifune (VF : William Sabatier) : Kuroda Jubie
• Alain Delon (VF : Alain Delon) : Gauche alias Gotch Kink
• Capucine (VF : Béatrice Delfe) : Pepita
• Bart Barry : Paco
• Lee Burton : Mace
• John Hamilton : Miguel

SYNOPSIS

Au printemps 1871, dans l'Ouest, un ambassadeur japonais accompagné de deux samourais, Kuroda et Namuro, se rend à Washington à bord d'un wagon privé pour remettre au Président des États-Unis, de la part de l'empereur du Japon, un sabre de samourai de grande valeur. Dans ce même train voyage une redoutable bande de hors-la-loi, commandée par Link et son second Gotch, qui projettent d'attaquer le wagon postal. Les bandits s'emparent de l'or mais Link et Gotch volent également l'épée, non sans avoir tué Namuro. Gotch convoitant pour lui seul le chargement d'or fait tuer Link par ses complices. Après le départ des bandits, Kuroda retrouve celui-ci gravement blessé. Il le soigne dans l'espoir qu'il l'aidera à rejoindre la bande. Les deux hommes décident de poursuivre à pied et sans arme les bandits à travers le désert. Link essaye par tous les moyens de perdre Kuroda car celui-ci a juré de tuer Gotch pour venger son compagnon. Peu à peu une sorte de respect mutuel commence à naitre entre les deux hommes. Dans un petit village mexicain, ils retrouvent Cristina, la fiancée de Gotch et la prennent en otage. Après trois jours de marche forcée, Kuroda, Link et Cristina arrivent en vue de l'hacienda où Link a donné rendez-vous à son ancien compagnon. Méfiant, Link avance à travers les joncs, protégé par Cristina. A l'intérieur de l'hacienda, tout est calme, Kuroda les rejoint. Gotch et ses hommes surgissent alors des greniers... mais soudain l'un d'eux s'écroule transpercé par une flèche : les comanches attaquent ! Le combat est violent. Ils réussissent à se réfugier dans un champ de bambou mais les Indiens l'incendient... Gotch blesse mortellement le samourai. Link, qui lui a promis de remettre l'épée au Président, tue alors son ancien complice.

 ANALYSE ET BOX OFFICE

" Soleil rouge" est un western européen coproduit par la France, l'Italie et l'Espagne. Ce projet est réalisé par le britannique Terence Young célèbre pour avoir réalisé 3 James Bond dont le nom assure une garantie au film et est tourné en Espagne. C'est clairement le marché européen qui est visé, Charles Bronson et Alain Delon sont bien sûr très populaires en France qui traverse de plus une "Bronsomania" mais aussi en Italie et en Espagne. Et bien sûr pourquoi pas ne pas faire un succès aux USA ? En tout cas le Japon est clairement ciblé avec la présence de Toshiro Mifune qui est la plus grosse star japonaise. Mais ce serait oublier que Delon est l'acteur français le plus connu au Japon, il a d'ailleurs tourné une publicité là bas pour un cachet de 100 000 dollars somme très importante à l'époque.  Au niveau féminin Ursula Andress retrouve son réalisateur qui l'a fait connaitre dans le monde entier avec "James Bond contre Dr No". Un casting habile composé d'acteurs rompus à ce type de tournage.

Aujourd'hui ce type de film pourrait tout à fait être produit par une plateforme de type Netflix. Cet assemblage de stars rassemblé sur un scénario malin n'a pas d'autre ambition que d'être un film de détente voire familial par le caractère bon enfant et même un accent de comédie qui n'est pas sans rappeler un "buddy movie" typique du style arme fatale.

Le scénario n'est qu'une justification à la création d'un duo dissemblable que les évènement forcent à s'unir le temps d'une mission. Dans la même période on peut évoquer "Sierra torride" avec le duo Clint Eastwood et Shirley MacLaine. Oui car malgré tous les efforts d'Alain Delon pour créer un personnage de méchant beau ténébreux, ce qu'il fait très bien en compagnie de Ursula Andress mais il est très évident que la part de choix est réservée au duo Mifune / Bronson qui mangent un peu la feuille de match. 

Toshiro Mifune incarne un samouraï japonais des plus clichés qui soit, c'est un peu le samouraï tel que l'on s'imagine à l'étranger que cela en est parodique. C'est bourré de clichés et Mifune nous refait un peu, beaucoup, son personnage des "7 samouraï" mais cela passe car c'est l'unique Toshiro Mifune qui tel Robert De Niro reste prisonnier de son éternelle image de samouraï, de ses mimiques et de sa puissante voix. Ce qui est bien avec le japonais c'est qu'on ne comprend absolument rien mais cela sonne très bien à l'écran. Charles Bronson joue de bonne grâce ce gars un peu dépassé par son encombrant compagnon et qui selon les stéréotypes américains se moque des bizarreries de son compagnon. Quelques situations humoristiques sont présentes afin que les deux puissent se jauger. Bien évidemment alors que les deux accomplissent leur mission, un respect voire une amitié se sera installée entre les deux et Bronson sera affecté par le décès de son courageux comparse.       

Malgré son ambition de n'être qu'un pur divertissement le film est très proprement réalisé par Terence Young et ne souffre d'aucun temps mort et le film est très agréable à regarder. Au fil du temps et des rediffusions il a même gagné sa réputation de petit classique du film d'aventure de ce début des 70's, ce qui n'était pas trop le cas de la critique qui n'a pas regardé plus loin que ce petit western commercial sans gros potentiel d'entrer dans l'encyclopédie du 7ème art. Mais le public en a décidé autrement. 

En France le film est le premier gros film de la rentrée 1971 et n'a aucune peine à s'imposer largement au box office. Après deux semaines réservées à la région parisienne où il prend d'entrée la première place il devient largement numéro un du top hebdo français avant de se faire battre par l'énorme succès du "Casse" de Belmondo tout en restant un solide second. C'est un succès. Il totalise un très satisfaisant score de 3.3 millions de spectateurs. C'est en Italie que le film fonctionne le mieux avec le top 7 de la saison 1971/1972 et plus de 7 millions de spectateurs. En Espagne c'est un succès correct avec 1 690 000 spectateurs ainsi qu'en Allemagne où il se classe 17ème de l'année avec près de 2 millions de spectateurs. Pour Alain Delon s'est encore un succès dans la continuation de sa période faste. Alors que "Soleil rouge" est encore à l'affiche le nouveau film de Delon "La veuve Couders" sort sur les écrans. Delon tourne à un rythme effréné.

Le marché américain concerne plus Charles Bronson. "The red sun" débarque dans le box office hebdo en juin 1972 où il occupe brièvement la 6ème place et ne figurera plus dans le top 10. Selon le site "box office retro" le film aura rapporté 1.6 millions de dollars net une somme assez anecdotique qui ne permet pas à Charles Bronson sur le sol américain, ce qui sera de courte durée étant donné que quelques semaines plus tard l'acteur trouve la première place du top Us avec "Cosa Nostra" de...Terence Young.  

"Soleil rouge" a parfaitement réussi son pari d'être un gros succès européen mais aussi international à un degré moindre.

 SOL ROJO - sorti en décembre 1971 à Madrid attire 66 000 spectateurs dans 4 salles d'exclusivité.

Il se classe temporairement top 9 dans le classement des exclusivités madrilènes pour la saison 1971/72 publié en janvier 1972

Sorti à Barcelone en mai 1972 il attire 72 000 spectateurs sur une salle en exclusivité.

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